Voilà, c'est la question que j'ai dans la tête depuis hier. Je n'ai pas encore la réponse. Tout comme à la question, est ce que tu préfères avoir 2 jambes en mousse, ou 2 bras en bois. C'est en cours de réflexion. Si vous avez des aides, des articles me permettant de m'aider à y répondre, n'hésitez pas à m'envoyer des mails. Ca me fera de la lecture dans ma solitude tout court.

J'ai quitté ma vie sur Rennes pour ailleurs, au bout du monde. Durée formelle : 6 mois. Cela fait 18 jours que je suis là. Tout va bien, enfin je crois mais j'ai un doute car l'autre jour j'ai eu envie de pleurer d'émotion en regardant un Bagad, et ce matin j'ai fais un selfie avec un chien. Docteur ? Ah bah yen a pas ici, ya plus de docteur dans les campagnes. Je vais donc m' auto diagnostiquer : tout va bien.

Si ca va pas, je ferais comme tout le monde, j'irais boire des coups en fin de journée sur la place du village. D'ailleurs, le 1er soir où j'ai pu rentrer tôt chez moi, je suis passée au BAR PMU de mon village. Il faisait chaud, j'avais envie d'une bière et de découvrir les gens du coin. Super je rentre de bonne humeur, j'apporte un bonjour léger et enthousiaste qui déclenche un blanc, dans le bar. Plutôt sec le blanc. Je me suis tout de même (ef)frayée un chemin pour arriver au comptoir et commander une bière. J'ai eu une mousse avec dessous, de la bière. Je l'ai pris comme un bizutage obligatoire, je voulais éviter de me faire casser la figure, j'étais déjà bien assez amochée après ma journée de travail à planter des oignons. J'ai bu ma bière avec la chanson de Johnny dans la tête « quoi ma gueule, qu'est ce qu'elle a ma gueule ? ». Je plaisante, j'ai surtout fermé ma gueule; et réfléchis.

Comment ont ils pu voir que j'étais étrangère ? (et non pas, pourquoi jugent ils un étranger entrant dans un bar). Impossible qu'ils aient vu ma voiture immatriculée 35, je ne me suis pas garée en face. Impossible qu'ils aient vu ma féminité, j'avais une chemise d'homme, un jean plein de terre et une coupe de cheveux anti sexuelle. A moins qu'ils aient vu que j'ai été chanteuse de 2012 à 2015 à Rennes ? Non, impossible. J'ai trouvé çà un peu dur, c'était une soirée karaoké en plus les gars ! Ce sont peut être des démons de minuit, à suivre.

Enfin j'ai retenté ma chance hier en commandant un coca. Durant ma dégustation, j'ai eu le droit à un groupe d'hommes faisant un concours de blagues graveleuses. Tu sais le genre de blague où tu places 2 fois le mot « couilles », et qui se conclut par « et là, la bonne femme arrive et bam ... » = rires graves et forts. Y'en a même un qui est parti en fou rire. Je ne sais pas si c'est la blague ou la bière qui lui a fait çà, mais dans le doute, la prochaine fois, je prends une bière. Je n'ai pas trop écouté toutes les blagues parce que j'ai vite compris que je n'allais pas les réutiliser en soirée. J'ai bu mon verre de sucres et j'ai acheté un journal féministe en me disant que je retenterais de venir à une soirée karaoké, pour le bruit.

Je suis donc repartie avec mon journal sous le bras et toujours cette question.

La solitude est elle mieux en ville ou à la campagne ?

(Avec un indice, nous pouvons retrouver une chtite solitude sur un bout du comptoir de ce bar).

C'est vrai qu'ici la nature me nourrit, pas uniquement parce que je fais du maraîchage et que je traîne avec des végétariens. Je parle de nourriture psychologique. Ici c'est beau, faut le dire, je suis dans une petite cité de caractère où j'aime m'y balader. Peut être suis je en train de finaliser ma transformation ? De la ville à la campagne, je suis peut être en train de passer de bobo à babos ? D'ailleurs au moment où j'écris, je n'ai pas mis de déo, je porte un gilet en laine avec des boutons en bois, un pantalon en lin sans sous vêtements. Pardon je m'égare. La solitude me fait elle perdre le ben ? J'en étais où ?

Ah oui, ici, je me sens bien, entourée d'arbres. Et puis ils sont tellement plus nombreux que de potentiels amoureux que je pense bientôt tchatcher les arbres : « hé salut belle plante, ca me brancherais bien un moment avec toi ».

Je m'égare encore en foret.

Ici je suis entourée de chiens, ca fait du bruit, ca fait des léchouilles et ca fait que je suis bien aussi. C'est tout de même le meilleur poto de l'humain ! Ils disent ca à la TV je crois. Bah voilà je rencontre des meutes de BFF* (BestFriendForever) en ce moment et c'est cool. Ca m'évite de parler seule dans ma tête. Maintenant je peux parler seule à voix haute. Je dis à peu près les mêmes choses, je parle du héron, du paysage, je dis "ah c'est bien, tu es obéissante", je dis "ah t'es belle", je dis "ah ca va bichette ?". Ouais. Je croyais qu'il se passait plus de choses intéressantes dans ma tête. En tout cas, quand je croise un chien aujourd'hui, je le regarde avec attention et j'imagine ce qu'il peut penser ou me dire. En gros, je suis devenue Elise Delajungle.

Le chien c'est un bon partenaire de marche. Ce matin, la chienne de mon voisin m'a accompagné sans laisse sur 15 kms. C'est fidèle ces petites bêtes là ! En plus elle est bien dressée, alors je suis la queen des sentiers. Elle embête aucun chien, vient quand je l'appelle, s’arrête quand je lui demande pour laisser passer voiture et vélo, elle ne parle pas, ne me demande pas un bout de banane à mi chemin, ne boit pas dans ma gourde. Elle me regarde uriner dans les herbes hautes mais c'est tout ! En plus elle est moins belle que moi. Une BFF vraiment. Enfin, revenons à nos chiens. Depuis plusieurs mois, l'idée d'adopter vient régulièrement me rendre visite. Il y a bien des femmes qui font des enfants pour être moins seule ! Alors pourquoi pas adopter un chien pour être moins seule ? Et puis là c'est moins grave, je ne m'engage pas au delà de 15 ans. Mais étant donné que je n'ai pas la réponse à la solitude mieux en ville ou à la campagne c'est bête, je ne peux accueillir personne à mes côtés pour le moment.

Au fait, je préfère avoir 2 jambes en mousse. Je préfère écrire que marcher. Pour le reste, j'ai encore besoin de 5 mois.

Ouarf.
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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